Un anniversaire en p’tites claquettes
Gouttes de sueurs sur le front, sorbet à l’abricot à la main, claquettes aux pieds, foule qui chante « joyeux anniversaire » autour d’un gâteau fleuri. Le décor est planté : un air de vacances semble se dessiner... Et pourtant, nous sommes bien à une journée professionnelle ! Car oui, aujourd’hui, Louize va vous parler... d’imaginaires et d’écologie ! Pour changer.
Mercredi 11 juin, j’ai eu la joie de participer à la journée professionnelle "Culture, transitions et campagnes", co-organisée par ARVIVA et Belokane (dont nous fêtions les 20 ans !). C’était une journée très dense et intéressante. J’ai eu envie d’écrire pour garder trace et partager quelques idées entendues, semées, discutées…
🍨 Une ouverture en bermuda et en conscience
Dès le début, l’ambiance était donnée. Après un exposé sur la notion de ruralité par la géographe ruraliste Claire Delfosse, David Irle, consultant spécialiste des transitions, prend la parole… en short. Une tenue qui a fait sourire : “un conférencier, en tenue de plage ?! C’est pas sérieux” Mais David l’assume : avec plus de 30°, il vient habillé en fonction du contexte climatique, et ce choix vestimentaire devient un outil pour interroger nos représentations. Pourquoi ça fait rire ? Pourquoi ça dérange ? C’est peut-être que nos imaginaires doivent, eux aussi, passer à la transition.
Il poursuit avec un point de vigilance essentiel : Le mot "transition" vient des métropoles, et il peut susciter de la méfiance, sonner comme moralisateur. Il appelle à faire preuve de prudence et de finesse : parfois, il vaut mieux faire que dire. Il donne l’exemple d’une maison de quartier à Dijon qui fait de l’écologie populaire, sans jamais l’annoncer comme telle. Résultat : ça marche, ça rassemble, et ça transforme le quartier.
🌾 Métaphores agricoles
La table ronde du matin, enregistrée par Radio Gâtine, sera disponible en podcast. Et si vous aussi, vous aimez trouver des mots, des images, pour parler mieux des limites de notre système, je vous invite à l’écouter.
Petit avant goût : le festival d’Avignon a été comparé à un orage cévenol : ça tombe fort, très fort, d’un coup, et l’eau ruisselle sans pénétrer les sols. À l’inverse, une politique culturelle “extensive” c’est une pluie fine, régulière, qui nourrit vraiment les territoires. Et c’est encore mieux quand on fait du circuit-court ! Oui au local, oui au spectacle joué tout l’été dans le même coin, mais à une condition : que ce soit un local ouvert. Sinon, “c’est un peu facho” car la diversité culturelle est essentielle. Et c’est vrai pour la bouffe aussi.
🌸 Buffets, fleurs et belles rencontres
Impossible de ne pas le dire : cette journée a remporté haut la main le prix du meilleur buffet pro de l’année. Tout était végétarien, local, de saison, avec des fleurs partout, une mise en scène soignée, et… des sorbets maison en dessert. Sous 32°, je vous laisse imaginer le bonheur. (Merci « Le Labo des Transitions »)
J’ai rencontré plein d’artistes et de professionnel·les de la culture sensible aux enjeux écologiques, en réflexion, en mouvement, en expérimentations. Ça fait un bien fou de partager ça en dehors des écrans, en vrai, avec une part de nous bien affectée par cette météo si chaude ce jour là... pour donner encore plus de concret à tous nos échanges.